Interview de Sonia Peyrieux, journaliste beauté et bien-être
On dit que le bonheur consiste à réaliser ses rêves d’enfants.
Plus jeune, Sonia aimait feuilleter les magazines féminins et rêvait pourquoi pas ? d’y écrire un jour. Après avoir enseigné les Lettres et le Français au lycée pendant 7 ans, en 2003, elle décide d’orienter son avenir professionnel vers un univers plus léger : celui du journalisme beauté. En collaborant pour de prestigieux titres de la presse féminine et généraliste, elle découvre ainsi un monde de glamour et de paillettes, mais au-delà de ça, un secteur – celui de l’industrie cosmétique et du parfum – qui, aujourd’hui, est en pleine (r)évolution. Dans cet entretien, elle nous parle stratégie de marques et nous fait découvrir le milieu de la presse, nous livrant aussi au passage quelques conseils beauté et lifestyle !
Peux-tu nous raconter ton enfance ?
J’ai passé mon enfance et mon adolescence dans une petite ville du Loir-et-Cher. La Sologne et ses forêts, cadre idéal pour s’épanouir au sein d’une famille aimante avec ma sœur, plus jeune de 5 ans. Après un parcours assez classique, mes parents se sont reconvertis : ma mère qui travaillait dans la banque est devenue professeur de yoga et mon père qui était dans l’Armée de l’Air prof de sport. A la maison, j’ai donc été élevée dans une atmosphère très saine : du sport, beaucoup de soupes de légumes, du boulghour… Du « healthy » avant l’heure ! Je n’ai découvert le coca et les fast food que très tard…
Quel est ton parcours professionnel ?
Tout le monde dans ma famille était dans l’enseignement. Donc, bac en poche à 17 ans, c’est assez naturellement que je me suis inscrite à la fac de Lettres d’Orléans. Davantage par le goût pour la discipline que par projet professionnel. Après un DEA de Littérature Française et Comparée, j’ai passé le CAPES et suis devenue prof de lettres. Me retrouver à 24 ans devant une classe de 36 élèves (dont certains avaient seulement 5 ans de moins que moi !) a été assez déstabilisant. Surtout qu’en début de carrière, l’Éducation Nationale m’avait nommée dans une ZEP du grand ouest, loin de ma chic banlieue parisienne où je venais de m’installer. Là-bas, les élèves étaient super attachants, mais mes idéaux de transmission se sont un peu effondrés. J’ai ensuite été affectée dans un lycée Val d’Oise à Herblay. J’étais très investie dans ce métier, mais, au-delà des cours, j’avais du mal à gérer le mal-être des adolescents, leurs problèmes psychologiques… Bref, je ne pouvais plus continuer. A ce moment-là, j’ai eu la chance de rencontrer la Directrice de la Beauté de Version Femina. C’est elle qui m’a donné ma chance et m’a fait démarrer : « vous êtes prof de lettres, vous devez savoir écrire ! »
Pourquoi as-tu choisi de t’intéresser à la beauté ?
C’est un secteur vraiment passionnant car, derrière luxe et légèreté, il y a la rigueur scientifique des formules cosmétiques, la connaissance des actifs, les pyramides olfactives… Tester les produits, les soins et les Spa, ce n’est pas désagréable non plus. J’aime la variété : interviewer une égérie pour un parfum, réaliser un entretien avec un dermatologue ou un chirurgien esthétique, décrypter un make-up ou une coiffure de défilé, interroger un nez sur son inspiration, parler de microbiote cutané, retracer la saga d’une maison de beauté de beauté…
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Justement, trouves-tu que ce secteur est en train de changer ?
Dans tous les grands groupes, L’Oréal, LVMH, on est en train depuis quelques années d’adopter une politique du « je prends soin de moi, de mon corps, mais aussi de la planète ». La démarche écoresponsable devient extrêmement importante, pas d’actifs controversés, pas de perturbateurs endocriniens, et des packagings green. Clarins, Caudalie, le Groupe Pierre Fabre, par exemple, sont très impliquées. Avant c’était : « je vous présente mon nouveau rouge à lèvres », maintenant c’est : « je vous présente mes engagements ».
C’est lié à la génération Millenials ?
Oui il y a deux courants dans cette génération (et les suivantes : Y, Z) :
- D’une part, ils sont très sensibilisés à tout ce qui touche au climat et aux valeurs des marques. L’école joue un grand rôle dans cette prise de conscience.
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D’autre part, ils ont aussi un comportement de « surconsommation » avec des colorations de cheveux, du nail art, du contouring (« Kardashian make-up »), beaucoup de fond de teint et de poudre pour les selfies. C’est glow, certes, mais ce n’est pas super politiquement correct !
Tu parles de « clean beauty », est-ce un effet de mode ou un vrai mouvement ?
La “clean beauty” est en train de tout changer. Les marques qui l’adoptent aujourd’hui proposent aux consommatrices une traçabilité totale dans le sourcing, les actifs utilisés, le packaging. Le but est d’afficher l’empreinte écologique la moins importante possible, grâce, notamment, à la biodégradabilité des formules, au recyclage des emballages etc. On entend par “clean beauty” des produits à la fois bons pour les consommateurs, mais aussi pour l’environnement. D’un point de vue purement marketing, le cœur de cible reste les Millennials, particulièrement touchés par les problèmes environnementaux.
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Et dans la presse, as-tu senti les choses bouger ces dernières années ?
Oui ! Ce n’est un secret pour personne : le print ne va pas très bien, beaucoup de groupes emblématiques ont été rachetés par des financiers. Nous, journalistes, sommes un peu dépendants du coup des partenariats avec les annonceurs… Cela laisse moins de place pour les petites marques qui tentent d’émerger. Et, bien sûr, il y a la révolution digitale. Les plus jeunes lisent peu de presse écrite, les usages changent et la crise sanitaire a été un accélérateur de tendances. Une réalité qui m’a amenée à réaliser de petites vidéos avec des marques, des master class sur les réseaux sociaux, j’anime aussi des e-conferences beauté et bien-être… il faut se réinventer !
Les produits bio ou naturels sont-ils aussi efficaces que les autres ?
Il y a une dizaine d’années, les journalistes beauté recevaient une quinzaine de nouveautés bios par jour. Le marché nous a inondées de crèmes, de parfums, de maquillages bios, alors que l’industrie de la cosmétique ne savait pas encore les produire. Je me souviens que les emballages étaient moches, les textures pas agréables, collantes, pour des résultats pas toujours avérés. Les petites marques françaises n’avaient pas, à l’époque, les moyens de créer des produits qui allient efficacité et sensorialité, plaisir d’une texture et d’un parfum. Le vrai changement est venu quand les grands groupes se sont intéressés au sujet. La marque Sanoflore (L’Oréal), par exemple, a amorcé un vrai tournant pour ce géant de la cosmétique qui a ainsi misé sur son expertise recherche et savoir-faire afin de produire du bio efficace et sensoriel.
As-tu des beauty bio coups de cœur ?
En aromathérapie, Puressentiel. J’aime aussi beaucoup les huiles de massage de Weleda, les eaux florales de Sanoflore, la gamme à base de miel de Melvita. Mon gros coup de cœur ? La Provençale, dont j’adore le concept fondé sur un sourcing en Provence, notamment autour d’ingrédients comme la lavande et l’olivier. La marque fait vivre les producteurs bio de sa région située près de Gordes, dans le Lubéron et travaille avec les parfumeurs de Grasse. Et toutes les maisons se mettent à l’écoresponsabilité : Chanel a ouvert sur les Champs-Elysées une boutique où il est possible de ressourcer son N° 5, grâce à un contenant rechargeable.
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Quels sont au quotidien tes petits gestes green ?
A la maison, j’utilise désormais une brosse à dents en bambou. Avec ma fille de 7 ans, nous sommes passées du bain aux douches. Pour les soins, je privilégie pour elle le mono produit : qui lave aussi bien le corps que les cheveux. J’ai réhabilité le gant pour le démaquillage et le bon vieux savon de Marseille. Pendant les 2 confinements, j’ai eu le temps d’essayer les shampooings et après-shampooings solides. C’est l’attachée de presse des Savons JOYA, qui au passage a une chevelure magnifique, qui m’a convertie. Ca mousse et ça dure deux fois plus longtemps qu’un shampooing traditionnel.
Quelle est ta beauty routine au quotidien ?
Un super nettoyage de peau, démaquillage, hydratation. Je maquille toujours mon teint, un peu de poudre, je n’aime pas les brillances, un anticernes et mon parfum : Rose de Grasse d’Aerin Lauder.
Comment prends-tu soin de toi ?
J’adore me faire masser, notamment chez Lanqi ou à La Maison du TUI NA. Les massages chinois sont réellement thérapeutiques. Tu es bien prise en main, ça rebooste ! Je fais du running 1 à 3 fois par semaine… c’est une bulle d’oxygène, un vrai sas de décompression. Côté nutrition, je suis gourmande, mais j’essaie de faire attention : tout est question d’équilibre. Je pratique le yoga de manière ponctuelle avec des postures spécifiques selon les besoins de mon corps.
Que penses-tu des compléments alimentaires ? En prends-tu ?
C’est utile pour régler certains problèmes. Je prends de la mélatonine pour m’aider à trouver le sommeil, de la vitamine D pour renforcer mon système immunitaire et de la gelée royale. Sinon j’adore la tisane de thym avec du miel de thym c’est fantastique ! Récemment j’ai eu un problème de hanche et une cure de curcuma m’a remise sur pied !
Que penses-tu de Colette Lab ? As-tu un conseil à nous prodiguer ?
Je ne connaissais pas la marque et, comme je suis curieuse, j'ai eu envie de tester. L'effet satiété est évident dès la première prise. A prendre 30 mn avant les principaux repas. Il ne faut juste pas oublier ! Bien que je n'ai pas de poids à perdre, je trouve que c'est pas mal malgré tout de faire une cure en hiver, alors que l'on a tendance à faire moins de sport (il fait froid et le manque de soleil rend raplapla) et à manger des plats plus riches en gras et en sucre. C'est un moyen naturel et simple (en plus la formule est bio !) pour garder le bon équilibre. Je recommanderai aussi aux personnes qui se lancent dans un régime et qui ont besoin d'un petit booster en plus. Mais aussi à chaque changement de saison pour l'effet détox.
Merci Sonia <3
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