Interview Claire-Lise Laplace, influenceuse
Chez Colette Lab Paris, nous accordons une importance particulière à la valeur travail et à la méritocratie. Alors nous avons été littéralement bluffés par l’édifiant parcours de la Wonder Woman Claire-Lise Laplace, une jeune femme qui a connu des hauts et des bas dans sa vie mais a fait preuve d’une résilience hors du commun et qui, à force d’efforts et d’abnégation a réussi à se faire sa place au soleil. Aujourd’hui elle fédère une communauté totale de 370.000 abonnés (vous avez bien lu il n’y a pas un zéro en trop !) sur ses réseaux sociaux et est une référence incontournable sur les sujets d’expériences « au pair » ou d’expatriation aux Etats-Unis. Depuis Philadelphie en Pennsylvanie, elle nous accordé ce passionnant entretien dans lequel elle nous raconte son parcours semé d’embûches, nous livre ses recettes pour réussir sur les réseaux sociaux et nous parle de son nouveau projet top secret. Une personne vraiment inspirante !
Peux-tu nous raconter ton enfance ?
J’ai grandi à Bayonne dans le pays basque, mon père était directeur d’école élémentaire et ma mère travaillait à la mairie. J’ai eu une enfance tranquille, entre la plage et la montagne, on passait les vacances à rénover des maisons.
A l’âge de 14 ans, ma vie a basculé j’ai eu de gros problèmes de santé, à la thyroïde, j’ai redoublé la classe de 4ème, ça m’a vraiment découragée j’ai dû abandonner la voie générale pour me diriger vers une filière professionnelle. J’ai passé un BEP j’ai voulu poursuivre mes études au CNED à distance mais j’ai rencontré et me suis mis en couple avec un garçon toxique et violent, je travaillais comme nounou et animatrice. J’ai fini par laisser tomber mes études. J’avais 20 ans, pas le bac, sans métier, j’étais vraiment dans le creux de la vague.
Comment as-tu rebondi ?
Au pied du mur, je me suis dit il faut que je trouve quelque chose. Quand j’étais petite, je rêvais d’être professeur de danse et d’avoir mon école de danse mais mes parents ne le voyaient pas d’un bon œil. Aucun métier ne m’intéresser vraiment. J’ai commencé à travailler à plein temps à Bayonne comme nounou, je faisais aussi hôtesse le soir pour des matchs de rugby et le vendredi je suivais des cours à Bordeaux pour passer le DAEU [diplôme d’accès aux études universitaires] qui est une sorte d’équivalence du bac pour entrer dans l’enseignement supérieur. Après 8 mois de cours j’ai réussi à avoir mon diplôme.
Ensuite je me suis dit que devenir fille au pair pourrait me permettre de voyager et de découvrir les gens. Je suis partie aux Etats-Unis, d’abord quelques mois à Washington DC puis dans la Bay à côté de San Francisco. J’ai rencontré aux Etats-Unis mon futur mari qui faisait des études pour être pilote de ligne.
En 2015, je rentre en France pour intégrer une école de commerce à Montpellier, les gens que j’avais rencontré à San Francisco m’ont ouvert les yeux et transmis l’ambition de réussir. J’ai un choc culturel inversé en rentrant d’expatriation. On commence une relation longue distance avec mon futur mari.
En 2017, avant d’entrer en 3ème année, on passe l’été à voyager avec mon futur mari et je tombe enceinte, on décide de le garder. Du coup je décide de me rapprocher des mes parents et passe à Kedge à Bayonne. J’accouche en France, mon mari a changé de compagnie aérienne afin d’être basé Atlanta mais finalement c’est à New-York que l’entreprise l’a envoyé. Une ville très chère, du coup mon idée de stage aux Etats-Unis tombe à l’eau et je reste faire mon stage en France chez Safran avec un nourrisson à m’occuper. Je finis ce stage en burn-out.
À LIRE AUSSI: Interview de Camille Chaigneau, cofondatrice de Slow Infusion
Comment as-tu atterri dans la création de contenu ?
Depuis 2013, j’avais un blog où j’écrivais des articles sur mon expérience au pair. Mon école de commerce se trouvait dans la Chambre de commerce et d’industrie (CCI). Mon professeur de marketing m’a mis en contact avec la directrice financière de la CCI quittait son poste pour créer une agence au pair. J’ai été diplômée en juillet 2019, je suis ensuite partie rejoindre mon mari aux Etats-Unis et j’ai commencé à faire du développement commercial et marketing à distance pour cette agence au pair.
J’ai ouvert un compte TikTok pour l’agence. Avec le Covid, et les contraintes pour voyager cette mission a été stoppée. J’ai lancé mon compte personnel sur TIKTOK en mars 2020 et ma première vidéo a explosé. J’ai commencé à être contactée par des marques pour faire des collaborations puis j’ai signé un partenariat avec une autre agence plus importante d’au pair. Je suis tombée enceinte en avril 2020 et ai décidé de me lancer à fond sur cette activité !
Comment as-tu réussi à fédérer une communauté de 400.000 membres sur tes différents réseaux sociaux ?
Mon secret c’est que je donne énormément. Ma communauté a entre 15 et 30 ans, je suis un peu la « grande sœur » ou la « tatie ». Je prends le temps de répondre à tous mes messages de manières personnalisée, souvent avec des vocaux, ce qui m’a permis de créer un vrai lien avec des centaines de personnes. J’essaie d’être vraiment proche. Sinon j’ai créé un groupe privé payant sur Discord. Il y a beaucoup de gratitude, j’essaie de les accompagner, je poste très souvent (3 fois par jour), sur l’expérience au pair, les agences, la réglementation, des tips. Après j’ai élargi la thématique avec la vie aux Etats-Unis, j’ai raconté mon histoire, les choses pas faciles que j’ai vécues. Mon parcours montre que tout est possible, j’étais dans une situation compliquée à 20 ans et j’ai réussi à m’en sortir, ça donne de l’espoir ! Le conseil que je pourrai donner pour réussir sur les réseaux sociaux c’est : soyez authentique !
À LIRE AUSSI: Interview de Christelle Yambayisa CEO de l'application Nöuveau
Quelles différences vois-tu entre les différents réseaux sociaux (Twitter, Clubhouse, Facebook, Youtube, TikTok, Instagram, Linkedin) ?
Alors dans l’ordre :
- Twitter : je ne fais rien ce n’est pas vraiment adapté à mon positionnement
- Clubhouse : j’y suis depuis peu, ça me sert davantage à networker, trouver des collabs ou d’autres tiktokers avec qui échanger des tips, développer mon réseau pro
- Facebook : je ne fais rien, mon audience est trop jeune pour ce réseau et n’y est pas
- Youtube : j’ai commencé récemment avec des vidéos de 5’, c’est vraiment la plateforme où je souhaite progresser en 2021
- TikTok : c’est du contenu « snack », on passe d’une vidéo à une autre, tu rigoles, tu pleures, tu es ému, ça permet d’avoir une grosse visibilité très facile. TikTok pousse le contenu, tout le monde a sa chance car les vidéos sont courtes. Les gens passent 1h par jour sur le réseau imagine combien de vidéos de 10 secondes ils peuvent voir ! en revanche c’est difficile de créer une communauté très accrochée car tes abonnés sont une infime partie de ceux qui regardent tes vidéos.
- Instagram : j’ai eu du mal au début à trouver le bon ton. Mais ça crée un lien plus fort que TikTok, du coup j’essaie de faire migrer mes abonnés TikTok sur Instagram. Sur Insta mes abonnés voient ce que je fais et c’est là que je vends mes produits et fais du business avec les marques.
- LinkedIn : j’ai fait quelques posts sur ce que je fais sur TikTok mais ça reste petit
À LIRE AUSSI:
Interview Amélie Ebongué : Founder & Social Content Creative
Comment recrutes-tu les marques qui collaborent avec toi ?
En fait les marques viennent d’elles-mêmes. C’est du one shot, je leur fais une vidéo, on ne sait jamais à l’avance si elle va marcher ou non, parfois j’ai eu 3 millions de vues parfois quelques dizaines de milliers c’est aléatoire. J’ai travaillé avec des marques dans l’éducation, les voyages, la banque en ligne ou les langues. Sinon, j’ai deux clients récurrents : Cultural Care Au Pair pour qui je fais une vidéo par mois et une société qui donne des cours pour la préparation du TOEIC pour laquelle je suis un peu community manager.
Si tu pouvais inviter 3 personnes à un dîner, quelles seraient-elles ?
- Gary Vaynerchuk, un pionnier du marketing numérique et des réseaux sociaux, je l’admire énormément c’est grâce à lui que je suis sur TikTok.
- Michelle Obama, j’ai vu des documentaires sur son histoire, elle a un background incroyable (Princeton) et une vraie bonté de cœur.
- Stephen Hawking, un parcours de vie remarquable et un puits de science.
Comment partages-tu ton temps aujourd’hui ? Parviens-tu à déléguer ?
Je délègue peu car je suis seule ! Je lève tôt à 5h car j’ai un nouveau-né à m’occuper. Je réponds à mes emails, je travaille sur mon e-book et le montage vidéo jusqu’à ce que les enfants se réveillent, je travaille ensuite pendant la sieste. Le soir à 20h quand mes enfants sont couchés je fais de la création de contenu et je m’occupe des tâches administratives liées à mon activité.
À LIRE AUSSI: Interview de Murielle Sitruk, cofondatrice de Pourquoi Princesse.
Quelle est ta plus grande fierté ?
L’impact que j’ai eu dans la vie de plein de gens. Je sais que mes vidéos et mes articles ont donné plein d’espoir à beaucoup de personnes qui se sont lancées et ont entrepris des choses.
Quel est le roman (ou le film) qui t’a le plus marqué et pourquoi ?
Le roman c’est l’Alchimiste de Paulo Coelho, je l’ai lu quand j’étais jeune et j’ai été prise aux tripes.
Le film c’est À la recherche du bonheur avec Will Smith qui raconte l’histoire d’un père et d’un fils qui dorment dans des foyers ou des gares, cherchant des refuges de fortune au jour le jour. Le père puise dans l'affection et la confiance de son fils la force de surmonter les obstacles.
Quel est le rêve qui te reste à réaliser ?
J’ai un projet dans un coin de ma tête que je rêve de réaliser. C’est de lancer une marque pour apprendre les langues aux enfants. Il y aurait des livres bien sûr mais aussi tout un univers autour (jouets, chaîne Youtube avec micro-épisodes, personnages comme Dora l’exploratrice, un film Netflix, des parcs à thèmes). Avec un esprit Montessori et aussi un lieu d’échanges entre parents car on rentre dans la parentalité il y a une forme de solitude.
À LIRE AUSSI: Interview de Mélissa Sekkal, journaliste.
Quel est le plus beau voyage que tu as réalisé ? Pourquoi ?
Le Mexique avec mon mari avant d’avoir des enfants. Le Yucatan avec Tulum et l’île de Cozumel. Sublime.
Quelle est ton addiction ?
Le chocolat au lait Lindt !
As-tu une citation ou un proverbe qui te vient souvent à l’esprit ?
« Dans 20 ans, vous serez plus déçu par les choses que vous n’avez pas faîtes que par celles que vous avez faites. Alors sortez des sentiers battus. Mettez les voiles. Explorez. Rêvez. Découvrez. » Mark Twain
Comment progresses-tu ?
J’écoute des podcasts sur Spotify, je regarde des vidéos Youtube de motivation, développement personnel. Sinon j’essaie de toujours me remettre en question, je suis honnête sur ma marge de manœuvre pour m’améliorer mais sans culpabiliser.
À LIRE AUSSI: Interview d'Elodie Jacquemond, fondatrice Holissence
Que penses-tu des compléments alimentaires ? En prends-tu personnellement ?
C’est un bon moyen de lutter contre les carences et se donner un coup de fouet. Je prends du magnésium quand je suis fatiguée et de la vitamine C pendant l’hiver pour l’immunité.
Que penses-tu de Colette Lab ? As-tu un conseil nous prodiguer ?
Je ne connaissais pas le produit donc j’ai pris le temps de le découvrir au travers de votre site web.
Sur les points positifs, je trouve très sympa le concept d’un complément alimentaire qui est vegan, sans gluten et éco-responsable et fait en France. Cela “coche” toutes les cases que beaucoup de gens recherchent à l’heure actuelle.
L’abonnement sans engagement est aussi une bonne formule car ça n’engage pas “trop” c’est donc moins effrayant de souscrire.
Votre Instagram possède du contenu vraiment intéressant où on y apprend plein de choses.
Pour ce qui est du conseil, je vais partager un avis très personnel qui est lié à ma situation. Si je devais prendre un complément alimentaire, j’aimerais que cela se limite à une seule capsule (ou à une “cuillère” à mettre dans un verre d’eau, un peu comme le lait en poudre) ; car j’ai déjà un médicament à prendre tous les matins, et je déteste avaler des cachets. Ainsi devoir en prendre 3 (+ celui pour ma thyroïde) c’est quelque chose qui aurait tendance à me “refroidir”. Mon conseil serait donc d’envisager peut-être une deuxième option.
Dans l’ensemble, je pense Colette Lab propose un produit et un univers très sympa 😊 . Je vous souhaite de beaucoup de succès et surtout de vous éclater !
Merci Claire-Lise <3
Shop