Interview de Caroline Mignaux, fondatrice de Reachmaker

Une claque. Nous avons une grosse claque en rencontrant la géniale Caroline Mignaux, une jeune femme ultra-pétillante, débordante d’énergie, bavarde et solaire. Elle résume sa mission par ces 3 mots : « créer des synergies ». A l’affût des opportunités, cette entrepreneure reine du networking tisse sa jolie toile personnelle, entre marketing digital, recrutement, nouveaux usages, serendipité. Dans ce passionnant entretien qu’elle nous a accordé, elle nous parle de son parcours de New-York à Paris, de ses différentes projets et nous conseille un super bouquin. Une personne vraiment inspirante et lumineuse !

A LIRE AUSSI : Interview d'Aliénor de Sentenac, Responsable Communication à l’association LAZARE

 

1. Peux-tu nous raconter ton enfance ?

J’ai eu une enfance très heureuse entre le 19 ème arrondissement de Paris et Les Lilas. Mon père était photo-journaliste et ma mère directrice de crèche, j’ai un demi-frère beaucoup plus âgé. J’ai toujours été très bavarde, j’aime les gens !

 

2. Comment as-tu choisi tes études (Sorbonne et CELSA) ?

J’ai commencé des études de littérature / communication à la Sorbonne. Pas de chance je suis tombée pendant les grèves, les cours immobilisés. J’ai mis à profit cette période pour lancer le BDE de Paris-III et là ça a été une révélation. J’ai commencé à gérer le staff et je me suis aperçu que j’aimais le management, monter des projets, créer des process, que c’était ultra-jouissif de progresser. Une vraie épiphanie ! Ensuite, pour te révéler un secret, ma mère m’a inscrite en cachette au concours du CELSA. J’ai adoré ces études au CELSA, la diversité des profils, tu as des gens qui viennent de partout, études de philo, école de commerce, il y a un vrai melting pot, de la diversité. J’en garde de merveilleux souvenirs.

 A LIRE AUSSI : Interview Alexia Français-Arnaud Rédactrice/pigiste en presse féminine et lifestyle

 

3. Comment as-tu atterri à NYC ?

J’ai toujours voulu être indépendante, je ne voulais pas être un poids pour mes parents. Alors le soir j’étais ouvreuse à l’Opéra de Paris. En arrivant au CELSA, les gens avaient un super niveau. Je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose pour améliorer mon anglais et j’ai donc cherché un stage aux Etats-Unis ou à Singapour. J’étais prise chez Volvic à NYC comme chef de produit mais j’ai finalement refusé, j’avais une vraie passion pour le marketing digital. Je leur ai proposé de m’occuper de la refonte de leur site qui en avait bien besoin, de m’occuper de leurs réseaux sociaux. Ils ont dit banco. Je suis restée 8 ans à New York, je me suis baladée d’expériences en expériences et j’en garde un souvenir incroyable, j’ai tellement envie d’y retourner. Il y a une telle énergie, une effusion, une effervescence, une soif d’apprendre de l’autre, c’est une ville d’expatriés avec beaucoup de gens « de passage ». J’ai habité à Times Square (42 ème ) puis dans l’Upper East, Chinatown (mon quartier de cœur) et enfin Brooklyn.

 

4. Quelle a été la genèse de Reachmaker ?

Reachmaker c’était mon rêve depuis 10 ans. J’avais vu les lancements de boites françaises aux Etats-Unis, comme Michel & Augustin, c’est un marché très dur et « tester le marché » sans argent ça ne marche pas, c’est un milieu de requins. La logique du partenariat c’est mettre de la frugalité au cœur de la stratégie digitale en favorisant la collaboration entre marques. Il s’agit d’échange de backlinks, d’aide au référencement SEO, au lieu d’acheter des audiences il est plus astucieux de les échanger ! Avec des programmes d’affiliation, de co-branding pour mutualiser les ressources. Exemple : une marque avec une grosse base clients (et des points de vente physiques et online) comme Marionnaud peut collaborer avec une petite marque qui souhaite faire découvrir ses produits. C’est du win-win et pour Marionnaud ça permet de donner des avantages exclusifs à ses membres. Mon travail c’est de matcher les marques via Reachmaker, l’interface dédiée. Mon business model c’est des frais de référencement, chaque marque peut créer sa page c’est comme une page Linkedin version privée. Et un modèle freemium à partir de 39€/mois pour pouvoir poster des offres. J’ai beaucoup de start-up à impact. Presque 2.000 marques ont déjà rejoint l’aventure, certaines sont convaincues en termes de vision et d’autres n’ont pas le choix par manque de moyens pour faire du paid. Je ne fais aucune prospection, c’est de l’inbound marketing uniquement.

 

5. Et Jobschool ?

Je donne des cours de Marketing et du coaching à spé et Digital Campus. J’ai tellement été aidée dans ma vie que je me suis dit que je devais « give back » et continuer la chaine de l’entraide. Donc ça fait un moment que je fais tourner les CV. A un moment tout le monde pensait que j’étais RH ! Donc je me suis dit qu’il fallait que j’automatise ce projet SOS Jobs. J’ai réalisé une super formation que j’offre à un prix modique (25€) et j’ai lancé une room sur Clubhouse sur l’employabilité des étudiants, en partenariat avec le journal 20 minutes. Cela a ouvert la voie à un nouveau projet...

A LIRE AUSSI : Interview de Sophie Dimich-Louvet Director of Student Recruitment at HEC Paris

 

6. Ah bon, tu peux nous en dire davantage ?

Cela s’appelle Secret-ch.com, j’ai découvert cette appli il a quelques semaines et comme j’ai une mémoire visuelle je prenais tout le temps des notes, certains m’ont surnommée la scribe de Clubhouse ! Donc j’ai créé un guide d’usage avec tout ce que j’ai appris, les nouveaux usages (par exemple, applaudir en faisant clignoter son micro). C’est vraiment pour aider les gens, j’aurais adoré trouver un tel guide quand je suis arrivée sur l’appli, j’étais complètement perdue et j’ai perdu du temps !

 

7. Quelle est ta plus grande fierté ?

D’être 100% drivée par mon cœur, de pouvoir choisir mes projets, de rendre service aux autres, prouver ma raison d’être !

 

8. Si tu pouvais inviter 3 personnes à un dîner, quelles seraient-elles ?

- Mes parents qui m'ont toujours soutenue et qui sont merveilleux ;

- Elon Musk, c’est un génie qui veut rendre le monde meilleur, un hyperactif multiskills qui et gère des boites dans des univers différents et une vraie vision d’ensemble ;

- On change d’univers haha ! Céline Dion, une femme extraordinaire, une self-made woman, besogneuse, parcours de vie incroyable, ainée d’une famille nombreuse, elle reste fidèle au même homme toute sa vie. Elle dégage quelque chose de vraiment beau.

 

9. Quel est le livre qui t’a le plus marqué et pourquoi ?

Renaissance mythologique, L’imaginaire et les mythes à l’ère digitale de Thomas Jamet. C’est un livre qui explique que tout ce qu’on vit n’est que la résurgence de mythes anciens. Il y a dans ce livre de vrais moments de grâce et d’épiphanie, on revit les mêmes mythes depuis la nuit des temps. Ce livre adresse de vraies questions de société et dresse des parallèles entre les mythes de toutes les civilisations et Apple, Lady Gaga, Google ou encore Facebook.

 

10. Quel est le rêve qui te reste à réaliser ?

Continuer de vivre une vie aussi heureuse qu’aujourd’hui !

 

11. Quel est le plus beau voyage que tu aies réalisé ?

New-York, c’était un voyage de … 8 ans !

 

12. Quel est le meilleur conseil que l’on t’ait jamais donné ?

« On ne t’en voudra pas d’avoir essayé. » C’était le conseil d’une amie et je trouve que cette phrase a un pouvoir magique, elle fait du bien. Je la répète sans arrêt aux étudiants que j’accompagne.

 

13. Quelle est ton addiction ?

Le bavardage ! Je suis une vraie pipelette ! Je peux passer 10h au téléphone.

 

14. Si tu pouvais murmurer quelque chose à l’oreille de Caroline à la sortie du CELSA, que lui dirais-tu ?

Aie confiance en toi. Mais surtout... fais confiance aux autres.

 

15. Comment progresses-tu ? 

J’apprends tout le temps au contact des autres, avec du feedback. Je grandis grâce et par les autres. En me remettant sans cesse en question, par des discussions et des échanges.

 

16. As-tu une citation ou un proverbe qui te vient souvent à l’esprit ?

« A vaincre sans péril on triomphe sans gloire. » Quand on triomphe d'une personne ou d'une situation sans avoir rencontré de résistance ou de difficulté, la victoire est dénuée de mérite.

 

17. Que penses-tu des compléments alimentaires ? En prends-tu personnellement ?

 Ça peut aider les gens ! J’en prends sous forme de cure du magnésium et de vitamine D !

 

18. Que penses-tu de Colette Lab? As-tu un conseil nous prodiguer ?

 Je trouve votre approche intéressante et j’aime bien l’idée de réaliser des portraits de femmes inspirantes, cela sort des sentiers battus ! Votre packaging est canon et votre univers bien « brandé ». Si j’ai un conseil à vous donner c’est de mettre davantage en avant les témoignages clients, il faut donner de la réassurance au consommateur dans un univers des compléments alimentaires où il y a pas mal de charlatans (pas de traçabilité, pas bio, pas d’effet scientifiquement prouvé etc.,). [tout l’inverse de Colette Lab :)]