Interview de Manon Cauchoix, créatrice de TalQ.
Chez Colette Lab, nous sommes persuadés que la sexualité est bénéfique au moral et au bien-être mental. Car le plaisir, et notamment l'orgasme, ont plusieurs effets qui peuvent contribuer à notre bonne santé psychique : antidépresseur, tranquillisant, etc. Et bien sûr, nous sommes attachés viscéralement à la liberté absolue dans la matière, au consentement, et à l’inclusivité. Alors, nous avons été enchantés par notre belle rencontre avec Manon Cauchoix, une jeune femme lumineuse qui a lancé l’univers TalQ, comprenant un podcast, une boutique et bientôt une plateforme d’éducation autour de la sexualité positive, ludique en inclusive. Dans ce passionnant entretien qu’elle nous a accordé chez Station F, elle nous parle de ses études, de comment est né TalQ, de son approche de la sexualité et de ses projets. Une personne vraiment inspirante et attachante !
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- Peux-tu nous raconter ton enfance ?
Je suis fille unique et franco-japonaise. J’ai grandi en région parisienne. J’ai toujours baigné dans une atmosphère bi-culturelle et je parle couramment japonais. En classe de Première, je suis venue à Paris pour étudier, je pensais que j’aurais davantage d’opportunités d'étudier dans un lycée de la capitale. Après une première S et une Terminale ES, j’ai réussi le concours de Sciences Po Lyon et suis partie étudier là-bas. Je quitte la maison, c’est la liberté ! J’étais passionnée par les relations internationales et la diplomatie (version House of cards) ... mais les retours d'expériences et la vision "House of Cards" de la politique ne me donnent finalement pas du tout envie d'y goûter. Je sens que je ne pourrais pas avoir d'impact comme je l'entend dans ce milieu.. J’ai travaillé chez Hermès comme petit boulot. En 3ème année je suis partie à Bologne en échange Erasmus c’était vraiment l'insouciance !
A la fin de mes études en affaires asiatiques. Je fais mon stage de fin d'études à Japaventura, la nouvelle branche du groupe Allemand Ventura Travel. Jipaventura est le spécialiste des circuits authentiques au Japon. J'arrive au tout début de ce projet, je découvre l'entrepreneuriat et j’adore.
Puis, convaincu de mon envie d'entreprendre, je rentre au Master Innover et Entreprendre à l'ESCP à Paris , j’avais 4 domaines ou projet en tête : une application de voyage, le retrofit (les voitures de collection électriques), le CBD et la sexualité.
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- Comment est née l’aventure TalQ ?
Pour l’anecdote, TalQ Podcast est vraiment né alors que je séjournais dans la chambre d’un prêtre dans la maison de campagne d’un ami
Sinon, TalQ univers : la plateforme d’éducation, le Store et le podcast viennent juste d’un constat simple : Le 1er "problème" dans la sexualité, c'est d'abord, juste d'en parler. Oser parler, de ce qu’on aime ou de ce qu’on aime pas. Oser se renseigner aussi et savoir parler de sexualité aussi sérieusement qu’on parlerait de nos relevés de comptes.
TalQ, c’est l’addition des constats personnels, après plusieurs relations, 5 ans en couple et moultes péripéties, mais aussi l’influence de Berlin et sa plus grande liberté sur le sujet de la sexualité.
L’une des dernières conférences que j’ai eu à l’ESCP a été donnée par Matthieu Stefani, le fondateur de Cosa Vostra mais surtout pour moi l’host du podcast Génération Do It Yourself, l’un des plus écoutés en France. Il nous a donné comme conseil de se lancer tout de suite (pas dans 6 mois !) et d’enregistrer 10 épisodes pour voir si ça nous plait ! J’avais déjà cette idée de lancer un podcast sur les entrepreneur.se.s dans le domaine de la sexualité pour les mettre en avant mais aussi pour mieux savoir ce que je voulais proposer.
J’ai commencé à enregistrer mes 10 premiers épisodes sur Zencaster avant de passer à Zoom ( le matériel d’enregistrement, pas l’appli de téléconférence).
L’idée c’est de libérer la parole sur la sexualité, d’en parler que ça aille bien ou pas bien. De sortir d’un discours médicalisé pour aller sur quelque chose de plus récréatif.
Faire ce podcast était une manière de rencontrer plein de gens et de faire une sorte d’étude de marché.
Après 4 épisodes un entrepreneur m’a dit : tu devrais te lancer, te lancer par quelque chose de simple, pourquoi pas du commerce simple comme une market place ?
J’ai donc lancé TalQ Store en mai 2020.
J’ai eu la chance de pouvoir participer à un pop-up store dans le Marais en juin 2020 ça m’a permis de rencontrer plein de client.e.s, de mieux comprendre leurs questionnements et besoins et d’affiner le concept.
Lien vers le podcast : https://smartlink.ausha.co/talq-entreprendre-dans-la-sexualite
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- Quels produits vends-tu sur ton concept store ?
TalQ Univers présente une sélection pointue de jouets, d'accessoires et d'objets d'inspiration à l'érotisme et l'épanouissement sexuel. La plupart sont des objets de technologie et de design, pensés pour le plus grand plaisir des utilisateurs. Nous faisons attention à proposer des produits à tous les prix, pour que le plaisir et le jeu restent accessibles. On peut tout autant craquer chez nous pour un vibromasseur issu des meilleures recherches dans la sextech que pour un petit accessoire siliconé, un finger ou un bullet par exemple, qui fera toute la différence pour une nouvelle expérience sensorielle. On y trouve aussi des affiches, des objets de déco, des bijoux., des livres, des jeux de société ... Nous sommes donc le 'Concept Store' du plaisir ! Notre ambition : briser les tabous autour de la sexualité en faisant la promotion de la diversité des sexualités et plaisirs possibles.
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Quels sont les projets de développement de TalQ ?
TalQ se concentre maintenant bien plus sur l’information, l’éducation et la formation à la vie affective et sexuelle avec le développement de la communauté afin de créer un espace de parole et d’échange. -
Mon inspiration principale : les entrepreneuses de Eve’s Garden, Good Vibrations, ou Babeland, dont le livre Vibrator Nation de Lynn Comela raconte les parcours, parcours et idéaux dans la lignée de Betty Dodson.
Le public visé sont les jeunes de 25 à 35 ans curieux.ses, désireux.ses d’apprendre, de se déconstruire, ouverts au plaisir et à l'expérimentationxo de nouvelles pratiques (BDSM, etc.).
- Quels sont les 3 invités du podcast qui t’ont le plus scotchée ?
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Flore Cherry (épisode #1), fondatrice de My Sweet fantasy, une société qui réalise les fantasmes. Elle a un franc parler incroyable !
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Antoine Géraud (épisode #13), le créateur de l’application de dating abricot.co super innovante
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Mathilde de Mashasexplique (épisode #20) sur le post-partum
- Comment as-tu atterri à Station F ?
Marine de Station F qui est responsable du programme « Founders » m’a contactée en novembre, je crois qu’elle me connaissait par le podcast. C'est un endroit vraiment chouette et chaleureux pour travailler.
- Quelles sont les valeurs que tu défends ?
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Une sexualité positive (regarder du bon côté des choses, tous les bienfaits d’une sexualité épanouie et pas simplement l’aspect médical et les « pannes »)
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Une sexualité ludique (autour du jeu, des toys, des innovations, après tout c’est très psychique autour de nos fantasmes) ;
- Une sexualité inclusive (sc’est fondamental avec une approche non-binaire qui laisse sa place à toutes les approches et pratiques, entre adultes consentants).
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- Quels sont les freins qui existent encore pour entreprendre dans le sexe ?
Les trois difficultés principales sont :
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Être prise au sérieux, les gens peuvent prendre le sujet à la légère (ou être gênés) alors qu’il s’agit d’un business comme un autre ;
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Avoir le soutien des banques, souvent tout ce qui a trait au sexe est vu comme sulfureux, il y a aussi une crainte des banques de tomber de près ou de loin dans le soutien au proxénétisme ;
- L’aspect tabou dans beaucoup de milieux encore.
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- Que penses-tu de la vague de feminist porn ?
En lisant « Féminismes et Pornographie » de David Courbet, j’ai découvert que la pornographie est un objet de débats où la passion l'emporte bien souvent sur la raison. La pornographie semble à première vue s'opposer au féminisme. Or, les années 1980 voient éclore aux Etats-Unis un courant se définissant comme " pro-sexe " porté par des figures telles Annie Sprinkle ou Candida Royalle. Annie Sprinkle disait « la réponse au mauvais porno ce n’est pas la fin du porno mais plus de porno ». Il est évident que les films pornographiques conçus par des hommes et pour des hommes véhiculent une imagerie machiste et d’objectivisation de la femme c’est pourquoi des réalisatrices, parmi lesquelles Erika Lust, Ovidie ou Emilie Jouvet, promeuvent une pornographie alternative où le plaisir féminin est – enfin – mis en exergue.
- Comment la sexualité de la Génération Z évolue-t-elle ?
La nouvelle génération est plus politisée je crois et le mouvement #metoo a vraiment été un moment fondateur, l’accent est vraiment mis sur le consentement et l’inclusivité !
- Quelle est ta plus grande fierté ?
D’avoir entrepris un projet vraiment guidé par ma passion et trouver une réalisation de soi dans ma mission !
- Si tu pouvais inviter 3 personnes à un dîner, quelles seraient-elles ?
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Nicolas Sirkis, le chanteur du groupe Indochine, ses chansons ont fait mon éducation sexuelle et politique ;
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Olympe de Gouges, parce que c’est celle dont on parle le moins je trouve
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Jim Morrisson, là c’est juste la fan qui parle
- Quel est le film qui t’a le plus marqué et pourquoi ?
L’histoire vraie de l’île de la Rose. C’est le récit d'une nation insulaire éphémère créée par un ingénieur Italien à la fin des années 1960, un projet utopiste méconnu, qui demeure l’un des plus extravagants de la contre-culture soixante-huitarde.
J’admire la folie des grandeurs et la détermination de cet entrepreneur, et puis le film se passe un tout petit peu à Bologne, là où j’ai fait mon Erasmus, coup de cœur.
[Fruit de l’imagination d’un ingénieur italien idéaliste, Giorgio Rosa (1925-2017), cette micronation vécut en tout et pour tout cinquante-cinq jours, du 1er mai 1968, date de sa déclaration d’indépendance, au 25 juin de la même année, jour de son arraisonnement par les autorités italiennes, avant sa destruction par explosifs, quelques mois plus tard. Construite sur pilotis, sur le modèle d’une plateforme pétrolière, à une douzaine de kilomètres au large de Rimini, hors des eaux territoriales italiennes, l’île de la Rose offrait ses 400 mètres carrés de surface à la jeunesse soixante-huitarde, ravie de pouvoir s’encanailler en pleine mer Adriatique, tout en narguant les vieux barbons du gouvernement…]
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Quel est le rêve qui te reste à réaliser ?
Me trouver un coin de paradis au Japon
- Quel est le plus beau voyage que tu aies réalisé ?
Un voyage en Corée du Sud et au Japon. Notamment l’île d'Ishigaki, dans la préfecture d'Okinawa, au sud-ouest du Japon. Elle est réputée pour ses plages avec du sable en forme d’étoile. Le parc national d'Iriomote-Ishigaki comprend le récif de Shiraho, où se trouve un corail rare de couleur bleue. L'intérieur de l'île comporte le mont Omoto et d'autres pics. Au nord, la péninsule Hirakubo est traversée par le cours d'eau du Fukido, qui abrite une forêt de mangrove.
- Quelle est ton addiction ?
Un grand café au lait et du chocolat noir !
- Comment progresses-tu ?
Par une démarche d’apprentissage type « test & learn ». J’apprends de mes erreurs.
- Que penses-tu des compléments alimentaires ? En prends-tu personnellement ?
J’essaye un maximum de manger sainement afin de trouver dans mon alimentation tous les nutriments nécessaires à mon corps mais ce n’est évidemment pas facile et je pense essayer bientôt les compléments alimentaires pour aider mais aussi pour tenter.
- Que penses-tu de Colette Lab ? As-tu un conseil à nous prodiguer ?
Je connaissais le konjac dans la gastronomie japonaise, notamment dans le takikomi gohan qui est un plat japonais très facile à préparer et qui se consomme en toute saison. C’est un plat de riz japonais assaisonné avec du dashi et de la sauce de soja, accompagné de champignons, de légumes, de viande ou de poisson.adu .Je ne me souviens même pas de la première fois que j’ai mangé du Konjac tellement c’est normal dans mon alimentation japonaise. Ma grand-mère m’en a toujours venté les vertus désintoxifiantes, pour la santé, le transit … Seulement le Konjac comme au Japon n’est pas évident à trouver, retrouver ses vertus sous forme de complément alimentaire m’intéresse Colette Lab.
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