Interview de Murielle Sitruk, cofondatrice de Pourquoi Princesse.
Chez Colette Lab, nous sommes très attachés à l’éducation des petites filles et c’est la raison pour laquelle nous soutenons l’association Toutes à l’école. En France, les petites filles n’ont pas ces problèmes d’accès à l’éducation mais en revanche elles sont trop souvent victimes de stéréotypes persistants. Pour lutter contre cela, des initiatives voient le jour à l’image de Pourquoi Princesse. Cette marque promeut l’empowerment des petites filles à travers le développement de vêtements qui cassent les codes de genres. En complément de ces collections, Pourquoi Princesse édite également des livres qui racontent l’histoire de femmes audacieuses et pionnières dans leur domaine. Nous avons été enchantés par notre belle rencontre avec Murielle Sitruk,la cofondatrice de cette marque engagée. Dans ce passionnant entretien qu’elle nous a accordé, elle nous parle de ses différentes vies professionnelles (du jeu vidéo à l’Adminisration en passant par l’entrepreneuriat), de l’aventure Pourquoi Princesse et nous donne ses meilleurs podcasts à écouter . Une personne vraiment inspirante et lumineuse !
- Peux-tu nous raconter ton enfance ?
Je suis née en Allemagne mais j’ai vécu toute mon enfance à Marseille, je vivais chez mes grands-parents, mes parents étaient séparés. Ma grand-mère a eu une grande influence sur moi c’était une femme forte, inspirante, une ancienne prof de géo devenue agent immobilier. J’ai 4 sœurs, mon père s’est remarié avec une hollandaise du coup j’ai baigné dans un milieu international, ouvert sur le monde avec beauoup de curiosité. Je vivais sur la Corniche, face à la mer.
- Comment as-tu choisi tes études (DEA Propriété Intellectuelle) ?
J’ai choisi le droit parce que ça paraissait « raisonnable ». Lycéenne, je m’intéressait beaucoup à l’art et à la création, j’étais abonnée au magazine Photo. J’ai fait mes études à Aix et ai poursuivi à Assas par un troisième cycle en droit de la propriété intellectuelle, au carrefour du droit et de la création. L’ambiance c’était un peu comme dans la chanson de Starmania « J’aurais voulu être un artiste ». Je suis quelqu’un de très intuitive et j’ai le cerveau en arborescence, ça guide beaucoup mes choix.
- Quel a été ton parcours jusqu’à Pourquoi Princesse ?
Après une expérience d’un an chez Disney où j’ai beaucoup appris, j’ai commencé ma carrière dans le secteur des jeux vidéo, avec une approche très business, on négociait les accords de licence, les produits dérivés etc.
J’ai toujours su que je voulais être une entrepreneure, j’aime l’idée de la liberté, l’idée que tu peux changer quelque chose, être sans limite, avoir une page blanche hors du cadre du salariat.
En 2005 j’ai crée une société de mode et d’accessoires de décoration sur le modèle d’Etsy. Mais le business model n’était pas suffisamment défini.
J’ai ensuite rejoint l’Agence du Patrimoine immatriel de l’Etat, cela consistait à valoriser les biens immatériels de l’Etat : les données (par exemple les résultats du bac ou le prix du carburant), les photos, les lieux (pour des tournages par exemple), les grandes marques publiques comme le Louvre. On rencontre dans l’administration des gens brillants et j’ai appris éormément. C’est une approche un peu différentes, avec des parcours assez fléchés et je n’y trouvais pas vraiment ma place. J’ai ensuite créé Sweetcase, une marque de valises de maternité qui m’a emmenée jusqu’ à Natalys que j’ai accompagnée pendant 2 ans dans le cadre de la transformation de la marque.
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- Quelle a été la genèse de Pourquoi Princesse ? peux-tu nous présenter les grandes étapes de ce projet ?
C’est la rencontre avec Laura ma cofondatrice qui a été décisive. Elle était très sensibilisée autour des questions d’égalité et un jour sa fille lui a demandé une robe avec des voitures de course et elle s’est rendue compte que ça n’existait pas. De là est née l’idée de créer une marque de textile enfant engagée pouvant avoir un impact sur la déconstruction des stéréotypes de genre.
On a mis 2 ans à tester la marque, ça peut paraitre long mais c’est le temps qu’il fallait pour bien comprendre le marché, identifier les produits justes, et créer les modèles. Nous avons fait une campagne de pré-commandes sur Ulule avec des robes à motifs fusées et avion, que nous allons livrer à la fin du mois. On a utilisé ce temps de gestation pour créer une communauté engagée autour de nous avec du contenu inspirant, beaucoup d’empathie. On produit en France et au Portugal et on a aussi une gamme de produits hors textile, comme des affiches sur les métiers.
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- Quelles sont les valeurs que vous défendez ?
L’égalité, le girl empowerment, l’accès à l’ensemble des métiers pour les petites filles, la conscience écologique.
- Comment faire pour lutter contre les stéréotypes de genre et favoriser le « woman empowerment » ?
S’informer, se questionner, écouter, parler avec ses enfants. Tout part de la prise de conscience, les lectures sont importantes, c’est la raison pour laquelle on partage du contenu de vulgarisation. Il ne faut pas juger les autres, on n’est pas forcément toutes et tous au même niveau de prise de conscience. J’espère que des expressions comme « garçon manqué » disparaitront bientôt ! Sinon je crois beaucoup au role models, comme Aurélie Jean [mathématicienne au MIT et spécialiste des algorithmes et de l’IA] qui inspirent les filles ET les garçons et contribuent à l’évolution des mentalités.
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- Comment partages-tu ton temps aujourd’hui ? Parviens-tu à déléguer ?
En tant que CMO, je m’occupe principalement de la communication, du marketing, de la stratégie et du Community Management. Laura mon associée et CEO travaille sur toute la partie commerciale, la production, les financement et les aspects financiers (marges, chiffres). Elle écrit aussi tous les contenus éducatifs et apprenant car elle a une réelle expertise en matière d’égalité des genres. On se fait confiance et on se complète, c’est une force !
- As-tu prévu de lever des fonds ?
Après notre opération de crowdfunding réussie, nous cherchons actuellement à lever des fonds publics auprès des différents organismes (BPI, Franec Active, le Réseau Entreprendre..). Nous allons également bientôt chercher à lever des fonds auprès de Business Angels pour développer et accéler notre straégie d’acquisition et de contenu.
- Quelle est ta plus grande fierté ?
D’avoir donné à mes enfants une ouverture d’esprit et la conviction que tout est possible !
- Si tu pouvais inviter 3 personnes à un dîner, quelles seraient-elles ?
- Mercedes Erra, la fondatrice de BETC, (une des plus grandes agences de publicité française et surtout une des plus créative)
- Yvon Chouinard, un chef d'entreprise américain très engagé, fondateur de Patagonia.
- Delphine Horvilleur, une femme inspirante, rabbin française écrivain et philosophe.
- Quel est le livre qui t’a le plus marqué et pourquoi ?
Sapiens de Yuval Noah Harari. Le livre propose une vue d’ensemble de l’histoire de l’humanité et de son évolution depuis les premiers hommes de l’âge de pierre jusqu’au XXème siècle, fascinant !
- Quel est le rêve qui te reste à réaliser ?
Poser mes valises avec ma famille dans une grande maison près de la mer.
- Quel est le plus beau voyage que tu aies réalisé ?
Un voyage à Los Angeles avec mon mari. J’ai adoré Palm Springs !
- Quelle est ton addiction ?
Une grande tasse de café noir le matin !
- Comment progresses-tu ?
J’apprends tout le temps et j’adore les podcasts ! J’écoute les podcasts de Guy Raz sur NPR (How I built this et Ted radio Hour), ceux de Majelan, les Baladeurs et Supersoul (Oprah).
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- Que penses-tu des compléments alimentaires ? En prends-tu personnellement ?
J’en prends sous forme de cure des ampoules avec du fer et du Dynabiane, des compléments à base de plantes pour lutter contre la fatigue.
- Que penses-tu de Colette Lab ? As-tu un conseil nous prodiguer ?
Je trouve votre approche intéressante. J’achète mes compléments dans une pharmacie à Vincennes qui ne vend que du bio. C’est vraiment important pour s’assurer que ce l’on ingère est sain. Le fait que vos compléments soient bio est vraiment top !
Merci Murielle <3
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